Le
groupe et les modalités du groupe en art-thérapie
Le
groupe en art-thérapie répond aux mêmes critères de fonctionnement que les
autres thérapies de groupe et présente la même logique : le groupe recrée
un espace de socialisation qui n’existe pas dans le cadre d’une thérapie
individuelle et il permet au sujet d’être au contact de l’Autre, des autres, ce
qui facilite la re-création de liens sociaux.
Si
l’on s’appuie sur les catégories de groupes définies par Didier Anzieu et
Jacques-Yves Martin, le thérapeute travaille le plus souvent avec des groupes
dits primaires ou restreints, dont les caractéristiques sont les
suivantes :
- Nombre restreint de membres (cinq à sept personnes), tel que chacun puisse avoir une perception individualisée de chacun des autres, être perçu réciproquement par lui et que de nombreux échanges interindividuels puissent avoir lieu.
- Poursuite en commun et de façon active des mêmes buts, dotés d’une certaine permanence, assumés comme buts du groupe, répondant à divers intérêts des membres, et valorisés.
- Relation affectives pouvant devenir intenses entre les membres (sympathies, antipathies…) et constituer des sous-groupes d’affinités.
- Forte interdépendance des membres et sentiments de solidarité ; union morale des membres du groupe en dehors des réunions et des actions en commun.
- Différenciation des rôles entre les membres.
- Constitution de normes, de croyances de signaux, de rites propres au groupe.
Mais
comme le précisent D. Anzieu et J-Y Martin, ces caractéristiques ne sont pas
nécessairement présentes à la fois dans le même groupe.
De
plus, en art-thérapie à médiation écriture, ces groupes sont généralement
semi-ouverts, ce qui signifie que le thérapeute peut « incorporer »
ou faire sortir un patient à tout moment. On parle alors d’élasticité du
groupe.
C’est
l’art-thérapeute qui forme les groupes après avoir recueilli l’adhésion des
patients. Une fois le groupe constitué, il doit expliquer l’intérêt de cette union
au groupe lui-même. L’art-thérapeute se pose alors en tant que modulateur et
garant du bon fonctionnement du groupe. Il définit le cadre du groupe ainsi que
les règles de fonctionnement.
Pour
l’art-thérapeute, le groupe est utilisé comme un moteur dans sa dynamique. Il
rythme le processus de création en élaborant une cellule au sein de laquelle le
sujet prend progressivement sa place. La création de chaque patient est soumise
à son propre regard mais aussi aux regards des autres. Selon les patients, les
symboles portent en eux une signification différente. Au sein de l’atelier,
c’est précisément cette approche symbolique à caractère multiple, via la
création, qui permet à chaque patient de découvrir l’Autre, les autres et de
s’intéresser à l’Autre, aux autres.
En
art-thérapie à médiation plastique, le groupe et l’objet transitionnel – en
l’occurrence la production textuelle - permettent ainsi à chaque patient de
prendre confiance ou de re-prendre confiance au contact des autres et par voie
de conséquence, que le patient reprenne confiance en lui.
Modalités
de création
En
art thérapie à médiation écriture, les modalités de création au sein des groupes
peuvent prendre différentes formes. Nous en distinguerons trois différentes,
les plus fréquemment utilisées :
- Création individuelle : dans le même groupe, chaque patient réalise sa production textuelle individuellement, indépendamment des autres. Cela peut-être des créations individuelles libres de toutes consignes, autrement dit les patients choisissent leurs propres thématiques ou alors selon des contraintes/consignes édictées par l’art-thérapeute (une thématique proposée par exemple).
- Création collective via assemblage : c’est une sorte de mixte des deux modalités précédentes. Les patients produisent chacun un texte individuellement puis l’ensemble des textes sont ensuite réunies, rassemblées, pour n’en former qu’un seul. Cela peut être sous la forme d’un projet proposé par le thérapeute tel que la création d’un journal imaginaire où chaque patient tient le rôle d’un chroniqueur sur un thème précis).
- Création en dialogue : un patient du groupe commence à créer puis un autre patient prend la suite et continue la création à sa façon puis un troisième… pour former au final une création commune à laquelle chacun aura participé. Cas typique du « cadavre exquis ». La technique en dialogue peut aussi se faire deux à deux au sein d’un même groupe de plusieurs patients (effet miroir).
Publié par Dikann
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