Les modèles conceptuels liés au
groupe (suite)
Didier Anzieu, le « Moi-Peau » et l’enveloppe psychique
Selon
Anzieu, si la peau enveloppe tout le corps, le « Moi-peau » enveloppe
l’ensemble de l’appareil psychique. Quand Anzieu traite de la notion de
« Moi-peau », il fait référence à une métaphore. Il montre comment
les fonctions du Moi se développent par étayage sur les fonctions de la peau.
Le « Moi-peau » fonctionne comme un « entourage maternant »
en sachant que les soins apportés dans la petite enfance conditionnent la façon
dont l’enfant structurera ses expériences psychiques. A partir de cette notion,
Anzieu élabore une histoire : à la naissance, le bébé a une peau commune
avec la mère et cette peau va contenir ses pensées psychiques. Si la relation
avec la mère est suffisamment bonne, le bébé va s’individualiser et une
enveloppe psychique va alors se mettre en place. En revanche, si l’entourage
maternant n’est pas bon, l’enveloppe psychique ne va pas se constituer. Le
« Moi-peau » est donc une interface entre le dedans et le dehors qui
protège des pulsions internes et/ou des agressions externes. L’enfant est contenu
dans une enveloppe qui l’unifie et le protège. L’extérieur ne peut pénétrer à
l’intérieur sans être filtré. Didier Anzieu va encore plus loin et considère
que le « Moi-peau » sert à l’enfant pour se représenter son Moi à
lui-même : son Moi « contenant les contenus psychiques » à
partir de l’expérience de la surface du corps. L’enveloppe du
« Moi-peau » s’étaye sur les différentes fonctions de la peau parmi
lesquelles celle de maintenance, de contenance, et de pare excitation.
A la suite de ses recherches sur le « Moi-peau », Anzieu développe la notion d’enveloppe psychique qui apparaît comme un espace psychique avec un dedans et un dehors spatialisés. Rapportée au groupe, cette enveloppe permet au groupe d’avoir un espace interne et une temporalité qui lui sont propres. C’est un contenant, une protection et un filtre qui sert à la fois à retenir, à protéger, à discriminer et à permettre les échanges. A cet espace-temps du groupe est associé un système de règles constituant la cohésion du groupe. Mais il faut également un contenu, une chair au groupe représentés par les projections des membres sur le groupe (qui créent un état psychologique trans-individuel) et le Soi du groupe, contenant imaginaire qui rend le groupe vivant. Il y a enfin les identifications qui s’activent entre les membres du groupe, identifications qui ont la particularité de se jouer soit dans le registre imaginaire pour les plus archaïques, soit dans le registre symbolique pour les plus élaborés. Les identifications régissent la vie fantasmatique du groupe. Anzieu dit à ce propos qu’il n’y a pas de groupe sans imaginaire. C’est cette distinction imaginaire qui permet de distinguer le groupe en tant que réalité sociale et en tant que réalité psychique. Et c’est la réalité imaginaire du groupe qui tend à créer l’unité du groupe.
Enfin, Anzieu met en évidence la notion d’illusion groupale qui est un état de plaisir que les groupes en général éprouvent à un moment donné : « J’appelle illusion groupale le sentiment d’euphorie que les groupes en général, les groupes de formation en particulier, éprouvent à certains moments et qui s’expriment dans le discours des participants de la façon suivante : nous sommes bien ensemble, nous sommes un bon groupe ».
A la suite de ses recherches sur le « Moi-peau », Anzieu développe la notion d’enveloppe psychique qui apparaît comme un espace psychique avec un dedans et un dehors spatialisés. Rapportée au groupe, cette enveloppe permet au groupe d’avoir un espace interne et une temporalité qui lui sont propres. C’est un contenant, une protection et un filtre qui sert à la fois à retenir, à protéger, à discriminer et à permettre les échanges. A cet espace-temps du groupe est associé un système de règles constituant la cohésion du groupe. Mais il faut également un contenu, une chair au groupe représentés par les projections des membres sur le groupe (qui créent un état psychologique trans-individuel) et le Soi du groupe, contenant imaginaire qui rend le groupe vivant. Il y a enfin les identifications qui s’activent entre les membres du groupe, identifications qui ont la particularité de se jouer soit dans le registre imaginaire pour les plus archaïques, soit dans le registre symbolique pour les plus élaborés. Les identifications régissent la vie fantasmatique du groupe. Anzieu dit à ce propos qu’il n’y a pas de groupe sans imaginaire. C’est cette distinction imaginaire qui permet de distinguer le groupe en tant que réalité sociale et en tant que réalité psychique. Et c’est la réalité imaginaire du groupe qui tend à créer l’unité du groupe.
Enfin, Anzieu met en évidence la notion d’illusion groupale qui est un état de plaisir que les groupes en général éprouvent à un moment donné : « J’appelle illusion groupale le sentiment d’euphorie que les groupes en général, les groupes de formation en particulier, éprouvent à certains moments et qui s’expriment dans le discours des participants de la façon suivante : nous sommes bien ensemble, nous sommes un bon groupe ».
L’illusion
groupale permet de cimenter le groupe et participe
à l’unité du groupe. Cette illusion groupale, pour exister, s’appuie sur cinq
organisateurs psychiques inconscients du groupe : le fantasme individuel,
l’imago, les fantasmes originaires, le complexe d’Œdipe, l’imago du corps
propre et de l’enveloppe de l’appareil psychique.
Publié par Dikann
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