Créer
une activité d’art-thérapie à médiation plastique dans un pavillon d’entrant
n’est pas une chose facile. C’est l’endroit où une « crise » peut
s’exprimer et c’est un moment très difficile à vivre pour un patient. Mais si
l’activité est bien pensée et si elle s’inscrit dans un processus de soins,
elle pourra y trouver toute sa place.
Un projet qui
s’inscrit dans la chaîne de soins
La
création d’un atelier d’art-thérapie à médiation plastique (ou d’autres medium
tels que la musicothérapie, l’écriture, la danse) au sein d’une institution
psychiatrique ne fait sens que si elle est discutée et validée par l’ensemble
de l’équipe soignante pluridisciplinaire (médecins praticiens, psychologues,
cadres infirmiers-ères, infirmiers-ères, et aides-soignants.
En
effet, la prise en charge du patient doit être cohérente et avoir du sens.
Ainsi, tous les membres de l’équipe peuvent intervenir indirectement, notamment
en stimulant un patient a-pragmatique, en créant de « l’insight », et
en lui proposant de participer à un atelier. Ce qui permet par ailleurs un
étayage plus large des soins proposés aux patients.
Un projet avec
des objectifs
Le
premier objectif d’un atelier d’art-thérapie est de permettre aux patients, le
plus souvent en situation d’isolement, de re-créer du lien, sous toutes les
formes possibles. En effet, les patients font face à une altération du lien
social voire une perte. Parfois, ils peuvent être confrontés à une altération
de la communication verbale avec des difficultés d’expression, une perturbation
de la pensée…
L’atelier
d’art-thérapie propose alors un lieu d’expression picturale et l’image créée
devient un support pour communiquer avec soi mais aussi avec les autres. Il
développe et renforce le sentiment d’appartenance à un groupe, permet de
développer des liens intra et inter-subjectifs.
L’atelier
d’art-thérapie permet également d’offrir une autre relation, une autre approche
entre les patients et le personnel soignant, dans un autre contexte.
L’atelier
d’art-thérapie permet enfin d’apporter une ouverture vers l’extérieur, par la
possibilité de montrer et d’exposer les productions réalisées. Cela permet
ainsi aux patients de retrouver une estime de soi, de reprendre confiance en
eux mais également de montrer un autre visage d’eux-mêmes à leur famille et
leurs proches.
Un projet qui aide à re-trouver du goût
L’atelier
d’art-thérapie permet aux patients de se réaliser et de retrouver du goût et de
l’intérêt. En effet, la passivité, l’inaction, la perte d’intérêt dues à la
maladie et/ou l’hospitalisation, s’associent à un sentiment de dévalorisation
avec une atteinte du concept de soi, du sentiment d’impuissance face aux
évènements et à la maladie.
L’atelier
d’art-thérapie permet d’y remédier par une valorisation via la création et on
peut dire que les patients deviennent ainsi acteurs de leur thérapie. Mais
l’atelier permet également de reprendre le contrôle de ses capacités praxiques
et d’acquérir une relative autonomie (choix du thème de sa création et de sa
réalisation par exemple, lorsqu’il n’y a pas de consigne).
Dans
l’atelier d’art-thérapie à médiation plastique, les patients peuvent se
ré-approprier ou apprendre des techniques de création (peinture, collage,
modelage) ce qui leur permet de retrouver des acquis praxiques et de s’exprimer
autrement que par la parole.
Enfin,
l’atelier d’art-thérapie permet aux patients de se re-créer : c’est un
espace de détente où la créativité est stimulée, ce qui permet de re-trouver du
goût, du plaisir, de la surprise, de l’étonnement, des émotions… et également
maîtriser un nouveau medium. Et peut-être alors donner envie de s’investir dans
une autre activité, avec d’autres personnes…
Publié par Dikann
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